La Commission Demande aux 28 de Limiter l'Usage des Sacs Plastique
La Commission européenne a sommé lundi les Etats-membres de réduire l'usage des sacs en plastique à usage unique, dont plus de 8 milliards par an finissent en déchets sauvages dans l'UE, asphyxiant sols et mers.
La Commission veut "introduire une obligation de réduction" pour faire face à ce "problème environnemental très grave et très visible", qui contribue à la formation en haute-mer "d'un nouveau continent fait de déchets" a expliqué dans une conférence de presse le commissaire européen à l'Environnement, Janez Potocnik.
La proposition de l'exécutif européen laisse toutefois aux Etats-membres le choix des moyens à utiliser, dont des restrictions de commercialisation ou des mesures de taxation.
L'objectif pour l'ensemble de l'Union devra être une réduction de quelque 80% de l'usage des sacs à poignée dit "légers" (d'une épaisseur inférieure à 50 microns), encore libéralement distribués dans nombre de supermarchés européens.
Plus de 90% des quelque 100 millions de sacs plastique mis sur le marché de l'UE rentrent dans cette catégorie.
Echouant dans des décharges à ciels ouvert ou dans l'eau, ces symboles "de la société du jetable" asphyxient mers et rivières, disséminent des microparticules plastiques dans tout l'environnement et constituent des menaces pour les oiseaux, a insisté le commissaire slovène.
Il a minimisé l'impact d'un tel changement d'habitude sur l'industrie européenne du plastique en relevant que la plupart des sacs concernés étaient produits en Chine.
Face aux mauvais élèves chypriotes ou polonais, la Commission cite l'Irlande, le Danemark, la Finlande et le Luxembourg comme des exemples à suivre.
En imposant une taxe de 50 centimes par sac, l'Irlande a notamment réussi a "réduire de 92% l'utilisation des sacs en plastique jetables en un an", s'était prévalu en mars l'acteur britannique Jérémy Irons, venu à Bruxelles pour soutenir la croisade de la Commission.
Pour les Verts européens, la proposition de la Commission, qui doit encore être avalisée par les ministres et le parlement européen, constitue une "occasion ratée", alors qu'une "nouvelle stratégie européenne est attendue depuis longtemps".
"La Commission européenne s'en remet au bon vouloir des États membres en leur laissant décider comment et dans quelle mesure ils s'attaqueront à ce problème", a déploré leur porte-parole pour l'environnement, Sandrine Bélier.